Le prix Bernadette Nogrady souligne chaque année, un de nos jeunes collègues dont les 10 premières années de carrière sont particulièrement prometteuses. An Tang fait clairement partie de ces jeunes radiologistes Québécois et Canadiens qui ont le potentiel de changer la manière dont nous allons pratiquer, enseigner et faire la recherche en radiologie dans le futur.
La trajectoire d’An Tang et de sa famille est hors du commun. An avait trois ans quand sa famille a quitté le Vietnam en boat people pour finalement immigrer au Canada en 1981 sans aucune autre ressource que leur courage et la volonté de bâtir un futur meilleur. Sa famille a fait de grands sacrifices pour qu’il puisse bénéficier de la meilleure éducation. Il leur a bien rendu car après ses études collégiales au collège Jean De Brébeuf, il suivra son cours de médecine à Sherbrooke de 1996 à 2000 et poursuivra sa résidence en radiologie à l’Université de Montréal de 2000 à 2005. Après un fellowship en imagerie abdominale à l’Université de Toronto en 2005-2006 sous la supervision du Dr Stéphanie Wilson, il a commencé sa pratique dans la section d’imagerie abdominale au CHUM comme chargé d’enseignement clinique en 2006, puis professeur adjoint de clinique en 2008.
Il a, dès sa résidence eu un intérêt pour la recherche en radiologie. Pour atteindre ses objectifs et être éligible au statut de chercheur boursier clinicien du Fonds de la Recherche du Québec en Santé (FRQ-S), il a complété une maîtrise en sciences biomédicales à l’Université de Montréal de Juillet 2010 à Septembre 2012. Il a récemment soumis son mémoire qui est d’une qualité remarquable. De juillet 2011 à 2012, il a complété sa formation en recherche, par un fellowship de recherche en résonance magnétique et élastographie hépatique à l’University of California, San Diego (UCSD). Pour cette année postdoctorale, il a été supporté par des bourses de formation postdoctorale du prestigieux programme Fulbright et des Instituts de Recherche en Santé du Canada (IRSC).
Durant cette courte mais intense carrière de recherche, Il a publié 15 articles scientifiques dans des revues dotées de comités de pairs, dont des revues avec les plus hauts facteurs d’impact en radiologie telles que Radiology ou European Radiology. Il a aussi six articles en cours de soumission et 44 abstracts publiés à son actif. Il est le seul membre canadien du comité LIRADS, sous l’égide de l’American College of Radiology, dont le mandat est d’élaborer un système standardisé pour le diagnostic des hépatocarcinomes.
Son programme de recherche est extrêmement pertinent et novateur. L’objectif est de développer une stratégie de diagnostic et de suivi des hépatopathies chroniques basée sur des méthodes d’imagerie moins invasives que la biopsie du foie. En particulier, il étudie la performance diagnostique de l’élastographie par résonance magnétique et par ultrasons pour la détection de la fibrose et la quantification de la stéatose hépatique. Il est subventionné par les IRSC, le FRQ-S, le RSNA, le Canadian Head of Academic Radiology et diabète Québec.
Il s’agit d’un chercheur clinicien devenu en quelques années un pilier de la plate-forme de recherche en imagerie au CHUM. Il a su bâtir un programme de recherche indépendant en imagerie hépatique et développer un réseau exceptionnel de collaborateurs. Aux États-Unis, il collabore activement avec le Dr Claude Sirlin, son directeur de recherche à UCSD qui est un leader en IRM hépatique. Il collabore aussi avec le Dr Richard Ehman, Chairman du département de radiologie à Mayo Clinic et co-inventeur de l’élastographie par résonance magnétique. Il a une collaboration européenne avec le groupe de l’Hôpital Beaujon à Paris. À Montréal au Centre de recherche du CHUM, il a su regrouper autour de lui une équipe de chercheurs fondamentaux en ingénierie ainsi que des collaborations actives avec nos meilleurs chercheurs-cliniciens dans le domaine du syndrome métabolique et des maladies hépatiques.
Après ce début de carrière exceptionnel nous souhaitons bonne chance à An Tang pour relever les nombreux défis de sa carrière de chercheur clinicien. Nous avons particulièrement besoin en radiologie de cette relève pour permettre à notre spécialité de se développer grâce à l’innovation.